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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 11:42
DES OPÉRATIONS PAS TRÈS CLEAN MAIS NÉANMOINS BIEN JUTEUSES ...

Un correspondant nous fait suivre  :

http://meta-m.org/index.php/2018/02/15/carte-blanche-a-lara-miskhor-ex-clerc-de-notaire-lanceuse-dalerte/

Les visiteurs du soir

Nous sommes dans une petite ville de province, où les rues sont en pente et « pissent dans les deux langues » (Jacques Brel)

Ils sont arrivés discrètement le soir, dans les berlines germaniques un peu trop imposantes, des chaînettes d’or aux poignets un peu trop brillantes, et un je-ne-sais-quoi de manières mauvais genre qui me mettait mal à l’aise.

Que venaient-ils se perdre sur les pavés du nord ?

Y commettre tout d’abord un péché véniel. Pour ce faire, il leur faut un notaire, efficace, discret, et peu regardant.

Ils sont marchands de biens (mal acquis) acquis, en effet, ils ne le sont pas très bien.

Lorsque l’on achète un immeuble, on se doit d’en payer le prix au notaire. L’opération porte sur une ancienne maison, devant être divisée par lots après acquisition et revendus comme « investissement dans le logement social » avec les avantages fiscaux correspondants. Rien de bien illégal, sauf que, le prix de l’immeuble n’a pas été payé de suite au notaire, mais perçu « hors comptabilité » une fois seulement que les lots aient été revendus avec une très confortable plus-value. Les notaires n’ont pas le droit de faire cela, mais ils en ont le pouvoir. Le dit pouvoir étant un peu « huilé » par une dîme perçue en dessous de table par le notaire, avec une gratification « au noir » au comptable notarial.

Le notaire était engrené… fatal engrenage.

Le marchand de bien revint, quelques mois plus tard, accompagné un promoteur, qui lui, roule sur le bitume avec un 4×4 Coréen. Lui n’a pas de chaînettes en or, mais des bureaux près du château de Versailles.

Il ne s’agit plus cette fois d’une opération de même nature, mais à plus grande échelle, d’où le renforcement des effectifs de la funeste équipe.

Il ne s’agit plus de 4 logements, mais d’une barre d’immeuble de 140 appartements, qu’il convient d’acheter, toujours sans en payer le prix, puis revendre en VEFA (Vente en Etat Futur d’Achèvement), après rénovation à des familles aux revenus modestes, après avoir nommé un syndic de propriété qui n’est autre que la compagne du promoteur… on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Cette fois ce n’est plus le marchand de bien qui « porte » l’affaire », il ne joue qu’un second rôle : celui d’apporteur d’affaire : c’est à lui que revient la mission de faire prendre aux pauvres bougres d’acquéreurs des vessies pour des lanternes, et c’est aussi lui qui a indiqué au promoteur cet office notarial au notaire si bienveillant.

Le va et vient des berlines se multiplie, et la petite ville s’enorgueillit de voir du si beau monde sur sa grande place pavée.

Nous sommes deux employés à ne pas vouloir marcher dans la combine. Comme le préconisera plus tard la « loi sapin II » nous « alertons » notre hiérarchie, rassurées par le fait, que suite à nos recherches, nous nous apercevons que le marchand de bien est interdit de gérer, qu’il a fait plusieurs séjours en prison, et qu’il agit au nom d’une société britannique fantôme, puisque clôturée depuis plusieurs années.

Nous écopons d’une sérieuse engueulade de la part du « boss ».

J’exhorte les jeunes clercs de partir, s’ils veulent sauver leur carrière, si l’affaire tourne mal, ça va « claquer », et inutile de claquer à plusieurs : un jour, je ne pourrais plus me taire, tout simplement parce que je ne veux pas être complice escroquerie… parce que justement, l’immeuble est en ruine, le promoteur n’a pas les moyens de payer les travaux, ni même les charges de copropriété, et cette VEFA n’est que du vent.

Un jour, n’en pouvant plus, je me rends chez les hommes en bleu ; ils m’écoutent mais ils ne comprennent pas. Je sors de là avec un bouclier de papier : je ne risque pas d’être poursuivie par « les autorités » parce que je me suis présentée spontanément.

Ni complice, ni victime, le mot n’existe pas encore. Aujourd’hui on dit LANCEUR D’ALERTE.

La suite du chemin ressemble à ce qu’ont vécu presque tous les lanceurs : le Procureur qui poursuit, le juge qui juge que « le notaire ne pouvait pas le savoir », seul le marchand de biens fût embastillé, il fallait bien un mouton noir dans l’équipe.

Mais la personne qui fût traitée comme une pestiférée ce fût bien moi, coupable d’avoir parlé, coupable d’avoir sali la réputation de toute une « province », coupable d’avoir dit que les notaires confondent parfois Droit et Pouvoir.

Je ne vous parlerai pas de la nonchalance de la PQR (la Presse Quotidienne Régionale) qui ne veut pas embarrasser l’un de ces principaux annonceurs (la chambre des notaires), je ne vous parlerai pas des élus locaux qui ne veulent pas entendre qu’il y a un « scandale chez eux », je ne vous parlerai pas de ces familles provinciales qui ne veulent pas voir que l’ordre et le respectable ne sont pas toujours du côté des notables.

Lara Miskhor

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commentaires

M
A la lecture de cette lettre où les faits sont très rapidement décrits, on peut comprendre que les prix payés hors compta ont été quittancés dans les actes de vente... sans être payés le jour des ventes... et payés par la suite quand l'opération est rentabilisée... sinon pourquoi une dîme au notaire et au comptable apparemment ???<br /> La garantie intrinsèque des vefa peut amener à des abus...<br /> Les banques sont regardantes pour financer une vefa... et veulent de l'apport, de la trésorerie du constructeur pour voir s'il a les reins solides... le prix payé hors compta sans être payé réellement apparemment avait il ce but ???<br /> Si c'est cela, le parquet a œuvré brillamment peut être après un bon repas "explicatif" sur les vefa invité par le Président de la Chambre... un raisonnement de haut vol a eu lieu.<br /> Les lanceurs d'alerte sont les dindons de la "farce", on peut voir la situation de Julian Assange accusé de viol afin d'être envoyé aux USA pour d'autres accusations, accusation de viol abandonnée depuis, mais toujours avec un mandat d'arrêt sur le dos... donc toujours enfermé volontairement dans l'ambassade de l'Equateur... On peut penser à FALCIANI et HSBC, FRACHON et le laboratoire SERVIER, SNOWDEN et la NSA... <br /> Quand on se veut lanceur d'alerte, il faut des infos, des arguments, bref des cartouches pour la farce, pour la fête foraine... sinon les lanceurs d'alerte sont les dindons de la farce...
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N
Notaire;<br /> <br /> Aucun.<br /> <br /> Juste une petite histoire de plus.
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N
Pour mon information personnelle, merci de me donner le fondement textuel stipulant qu' un paiement hors comptabilité est illégal ?
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