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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 12:40

ENTENTE ILLÉGALE SUR LES PRIX : L'ADLC SANCTIONNE LOURDEMENT LES NOTAIRES
http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=696&id_article=3437&lang=fr
24 juin 2019 : Négociation immobilière / notaires
L'Autorité de la concurrence sanctionne le GIE Notimo et la chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté 
pour entente sur les prix.
L'essentiel
La loi du 6 août 2015, dite « loi Macron », qui a procédé à une réforme d'ensemble des professions réglementées afin d'introduire plus de concurrence et la liberté d'installation, a, notamment, mis fin au tarif réglementé pour les prestations de négociation immobilière à compter du 1er mars 2016. Depuis cette date, il n'y a plus de tarif fixé par les pouvoirs publics et les notaires fixent librement leurs tarifs pour leurs activités de négociation immobilière comme les agences immobilières.
Le GIE Notimo, regroupant une vingtaine de notaires de Franche-Comté a mis en place une entente tarifaire contraire au droit de la concurrence, afin que les notaires franc-comtois appliquent un « barème » défini par le GIE pour les prestations de négociation immobilière. La chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté a facilité la commission de l'infraction, en mettant ses moyens à la disposition du GIE et en ne dénonçant pas la pratique illicite aux autorités compétentes.
Le GIE et la chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté ont sollicité le bénéfice de la transaction, qui leur a été accordé dès lors qu'ils ne contestaient ni les faits ni leur qualification. Ils ont en conséquence bénéficié de sanctions réduites à hauteur de 250 000 € et 45 000 €.
Le GIE Notimo met en commun les biens immobiliers des notaires membres du réseau
Le groupement d'intérêt économique (GIE) Notimo est un réseau qui regroupe 21 notaires franc-comtois, et dont la principale mission est de permettre à ses membres de mettre en commun les biens immobiliers pour lesquels ils détiennent un mandat de vente ou de location afin de proposer aux clients une base d'annonces plus riche. Il offre ainsi une visibilité accrue aux annonces immobilières des notaires, qui sont publiées en ligne sur un site et une application dédiés.
Une entente pour faire obstacle à l'application de la « loi Macron »
En prévision de la fin du tarif réglementé, le GIE a élaboré de façon occulte, dès le second semestre 2015, une « grille tarifaire » unique pour les notaires du réseau, dans le but de faire obstacle à l'application de la loi Macron et à la libre détermination par chaque notaire de son tarif de prestation. Un des adhérents a ainsi déclaré dans un mail : « La loi Macron fait son œuvre et nous devons rester unis. »
En mettant son secrétariat à disposition du GIE Notimo, la chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté a activement facilité l'entente : des courriels, fax et courriers relatifs aux modalités de mise en œuvre de l'entente ont été envoyés aux adhérents du réseau depuis les adresses de la chambre.
Une entente dont les usagers des prestations notariales franc-comtois ont été victimes
Il convient de noter que la fixation par entente du tarif était par elle-même contraire au droit de la concurrence mais, qu'en outre, les tarifs ainsi fixés induisaient une forte augmentation des honoraires de négociation immobilière par rapport aux tarifs réglementés. En moyenne, les prix étaient 20 % au-dessus de ceux affichés par les autres offices de la région.
Cette pratique est grave dans la mesure où elle est survenue dans un secteur où l'espace concurrentiel  est fortement limité par la réglementation et dans le but de faire échec à la réforme voulue par le législateur.
Les membres de l'entente avaient connaissance de l'illicéité des pratiques, comme l'indique un compte-rendu de réunion : « N'oublions pas que nous pourrions tomber sous le coup de l'entente illicite ! ». 
Concernant la chambre, sa participation à l'entente est d'autant plus notable qu'elle émane d'une instance ordinale, tenue à une mission de conseil et de contrôle du respect de la déontologie.
Les sanctions prononcées
Les parties ont souhaité bénéficier de la procédure de transaction. Dans ce cadre,  l'Autorité de la concurrence a fait droit à la demande de transaction, constatant que les intéressés ne contestaient ni les faits ni la qualification juridique qui lui était applicable. Elle a prononcé une sanction de 250 000 euros à l'encontre du GIE Notimo et de 45 000 euros à l'encontre de la chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté. 

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 11:12

DES AVOCATS AUSSI, ACHÈTENT LES BIENS DE LEURS CLIENTS. LA FAUTE EST LOURDE... MAIS LA PEINE LÉGÈRE. Ce milieu juridico-judiciaire est vraiment étonnant !
https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/damien-vinet-ancien-batonnier-blois-condamne-mois-non-exercice-1383581.amp?__twitter_impression=true
Damien Vinet, ancien Bâtonnier de Blois, condamné à un mois de non exercice
Professionnel du droit, avocat au barreau de Blois et ancien Bâtonnier, qui plus est, Me Vinet a été condamné. Une sanction assez rare pour être soulignée. En 2012, Me Damien Vinet avait acheté une maison aux enchères via une SCI face à son propre client qu'il représentait dans le même temps. 
Par BB
Publié le 12/12/2017 à 13:54
Dans sa décision rendue le 8 décembre dernier, la cour d'Appel d'Orléans, saisie d'une procédure disciplinaire, estime que monsieur Damien Vinet a manqué aux obligations d’indépendance, de loyauté, de délicatesse et de prudence énoncés par l’article 3 du décret du 12 juillet 2005 et reprise à l’article 1er du règlement intérieur national de la profession d’avocat. 
Lors de l'audience du 6 octobre à Orléans, la Bâtonnière actuelle au barreau de Blois, Me Vizinho-Joneau, avait préconisé une suspension d'exercer avec sursis à l'encontre de l'ancien Bâtonnier de Blois. La cour d'Appel d'Orléans est allée plus loin en se montrant plus sévère. Me Damien Vinet est coupable de conflit d'intérêt et à ce titre, il est condamné à un mois de suspension ferme. La cour a également précisé régulière la procédure disciplinaire à l’encontre de maître Damien Vinet, avocat au Barreau de Blois, initiée par la saisine du Conseil de discipline du 26 janvier 2016. A Blois, Orléans ou Tours, bon nombres de ses confrères se disent rassurés de voir qu'un homme à la robe noire puisse être sanctionné : certains estimant que la condamnation, même si elle a le mérite d'exister, est relativement minime au regard des faits reprochés. La radiation aurait même été évoquée sur le bout des lèvres...

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 08:18

 

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 14:45

"FAUX" ?, "BLANCHIMENT" ? : LE PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DES NOTAIRES DE CORSE ENTENDU EN GARDE A VUE
http://www.leparisien.fr/amp/faits-divers/le-president-du-conseil-regional-des-notaires-en-corse-entendu-par-la-justice-21-06-2019-8099337.php?__twitter_impression=true
Le président du Conseil régional des notaires en Corse entendu par la justice
Le parquet d’Ajaccio a lancé une enquête préliminaire pour « faux ». Au cœur du dossier : la vente d’une maison empiétant sur le domaine de l’Etat.
L’affaire porte sur les conditions de vente d’un terrain sur la commune balnéaire de Porticcio (Corse-du-Sud).
Par Eric Pelletier
Le 21 juin 2019 à 08h28
Le président du Conseil régional des notaires de Corse, Me ... , a été entendu par les gendarmes dans le cadre d'une garde à vue à la fin du mois de mai. Qualifiée de « faux », cette procédure concerne un acte de 2015, portant sur les conditions de vente d'un terrain sur la commune balnéaire de Porticcio (Corse-du-Sud) dans le golfe d'Ajaccio.
L'habitation censée être érigée sur cette parcelle appartenant à un propriétaire privé ne l'occupe en fait que sur une petite partie de sa superficie, le reste empiétant largement sur une parcelle appartenant à l'Etat et donnant, elle, sur le domaine public maritime. Cette affaire fait suite à un signalement de l'administration fiscale. La défense pourrait évoquer la prescription puisque, selon un proche du dossier, l'habitation a été érigée en 1969. Les débats porteront aussi sur l'attitude du notaire pour savoir s'il a averti les autorités dans les règles lorsqu'il s'est aperçu de la situation.
En outre, dans un volet judiciaire distinct, le parquet d'Ajaccio a ouvert une enquête pour « blanchiment ». Celle-ci est la conséquence d'un cambriolage au domicile de la compagne de Me ..., habitation dans laquelle il réside lui aussi. Des armes auraient été dérobées ainsi qu'une somme de 38 000 € en espèces, déposée dans un coffre. Ce vol a été signalé à la police par le couple. Mais la justice cherche à établir la provenance des sommes présentées comme les économies de la compagne du notaire ajaccien. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire.
Sollicité par notre journal, Me ... n'a pas souhaité réagir publiquement, se disant confiant quant aux explications fournies lors de son audition.

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 14:29

 

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 13:51

"SURMENÉE", LA NOTAIRE A PRODUIT UN FAUX JUGEMENT D'ADOPTION, ET FALSIFIÉ UN PASSEPORT !
https://www.nicematin.com/amp/justice/surmenee-une-notaire-suspendue-apres-avoir-falsifie-un-document-dadoption-denfant-a-nice-391460?__twitter_impression=true
"SURMENÉE", UNE NOTAIRE SUSPENDUE APRÈS AVOIR FALSIFIÉ UN DOCUMENT D'ADOPTION D'ENFANT À NICE
Par Ch. P.Le 21/06 à 08h08  MàJ 21/06 à 08h21
Une notaire associée de Nice a été suspendue de ses fonctions après avoir remis un faux jugement dans le cadre d'une adoption d'enfant.
Une notaire associée de 36 ans, salariée d’une étude niçoise, a été suspendue de ses fonctions et comparaîtra devant le tribunal correctionnel début juillet. Elle est poursuivie par le procureur de la République pour avoir produit à un couple qui avait adopté un enfant, un faux jugement.
À l’appui du document, elle a également grossièrement falsifié un passeport. Un comportement incompréhensible mis sur le compte d’un surmenage par son avocat laurentin, Me Paul-André Gyucha: "C’est une femme qui était débordée, submergée et qui a omis de rédiger un acte."
Prisonnière d’un mensonge, alors que la famille attendait depuis des mois le jugement d’adoption, elle en est venue à produire un faux dans un document administratif et un faux en écriture publique.
Quand son employeur s’est aperçu du subterfuge, la notaire a envoyé un courrier au parquet pour se dénoncer. La jeune femme se retrouve interdite de travailler, sous contrôle judiciaire avec l’obligation de pointer chaque semaine à la caserne Auvare. La famille adoptante et l’étude notariale se sont portées parties civiles.

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20 juin 2019 4 20 /06 /juin /2019 11:16

UN NOTAIRE N'EST PAS UNE "JURIDICTION" (CJUE 23-5-2019 aff. 658/17, WB)
https://www.efl.fr/actualites/patrimoine/droit-international-prive/details.html?ref=UI-0d423d3a-20c1-497a-8a7b-e1f5cbe1fc10
Un notaire n’est pas une « juridiction » au sens du règlement Successions
Le 20/06/2019
Si, pour l’application du règlement Successions, le notaire polonais qui dresse un acte à la demande concordante de toutes les parties à la procédure notariale ne constitue pas une « juridiction », le certificat d’hérédité qu’il délivre est bien un « acte authentique ».
Après le décès d’un ressortissant polonais résidant habituellement en Pologne, une notaire polonaise est saisie par les « parties à la succession » afin d’établir un certificat d’hérédité  conformément au droit polonais. Le défunt exerçant son activité économique à proximité de la frontière germano-polonaise, sa fille souhaite savoir si des capitaux ont été placés dans une ou plusieurs banques allemandes et, dans l’affirmative, se voir communiquer le montant de ces capitaux susceptibles d’entrer dans la masse successorale. Elle demande à la notaire que lui soient délivrées une copie du certificat d’hérédité et une attestation confirmant que ce certificat constitue une « décision » en matière de successions au sens du règlement 650/2012 du 4 juillet 2012 sur les successions (établie conformément au règlement d’exécution 1329/2014). En cas de rejet, elle demande à ce que la notaire lui délivre une attestation confirmant qu’il s’agit d’un « acte authentique » en matière de successions, afin que celui-ci puisse être « accepté » (au sens du Règlement) dans un autre État membre. Ces demandes sont rejetées. Selon la notaire, le certificat d’hérédité serait bien une décision rendue par une juridiction au sens du Règlement, lequel considère comme une juridiction « toute autorité judiciaire ainsi que toute autre autorité et tout professionnel du droit compétents en matière de successions qui exercent des fonctions juridictionnelles ». Cependant, les États membres doivent notifier à la Commission une liste de ces autorités non judiciaires exerçant des fonctions juridictionnelles. La Pologne n’ayant pas mentionné les notaires dans cette liste, la notaire estime dès lors qu’elle ne peut délivrer l’attestation prévue par le Règlement, ni celle pour les actes authentiques puisque le certificat d’hérédité serait bien une décision. La requérante saisit alors une juridiction polonaise qui interroge la Cour de justice.
La Cour de Justice apporte plusieurs clarifications utiles. Tout d’abord, une autorité non judiciaire ou un professionnel du droit d’un État membre peut être qualifié de juridiction au sens du Règlement s’il exerce une fonction juridictionnelle, même si l’État membre en question ne l’a pas incluse dans la liste notifiée à la Commission. En d’autres termes, l’interprétation du Règlement donnée par un État membre est purement indicative.
Ensuite, la Cour rappelle que l’exercice de fonctions juridictionnelles implique d’avoir le pouvoir de statuer de sa propre autorité sur d’éventuels points litigieux entre les parties concernées, ce qui n’est pas le cas lorsque la compétence du professionnel en cause dépend de la seule volonté des parties. Dès lors, le notaire polonais ne saurait être qualifié de juridiction au sens du Règlement. En revanche, le certificat d’hérédité délivré par lui est bien un acte authentique. En effet, au sens du règlement Successions, un acte authentique est un acte dressé ou enregistré formellement en tant qu'acte authentique et dont l’authenticité porte sur la signature et le contenu de l’acte ; cette authenticité ayant été en outre établie par une autorité publique ou toute autre autorité habilitée à le faire par l’État membre d’origine. Comme le relève la Cour, le notaire polonais procède à des vérifications qui peuvent le conduire à refuser de dresser le certificat d’hérédité, de sorte que l’authenticité de cet acte porte à la fois sur sa signature et sur son contenu.
À noter : Cette décision doit être pleinement approuvée. Elle confirme, s’il en était besoin, que les notaires appelés à régler une succession ne sont pas des juridictions au sens du règlement Successions. Elle rappelle en outre qu’un certificat d’hérédité national peut circuler dans l’Union européenne, s’il s’agit bien d’un acte authentique au sens du Règlement. Elle illustre enfin, en creux, l’utilité pratique du certificat successoral européen qui a été conçu pour de telles hypothèses…
David LAMBERT, Avocat à Paris, coauteur du Mémento Successions Libéralités
Pour en savoir plus sur cette question : voir Mémento Successions Libéralités n°s 68610, 72405 et 73050.

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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 10:13

LE NOTAIRE AVAIT ÉTABLI UN ACTE INUTILE À 186.200 € : la Cour de cassation rappelle, à ceux qui l'auraient oublié, que l'intérêt du client prime toujours celui du notaire ( Cour de cassation, chambre civile 15 juin 2019, N° de pourvoi : 18-16831 18-21341, rejet, inédit )
L'excellent blog de Pierre Redoutey nous signale :
https://pierreredoutey.fr/2019/06/19/linteret-du-client-prime-toujours-celui-du-notaire-donc-le-notaire-doit-eviter-les-actes-inutiles-surtout-a-186-200-e/
T et B K (cette dernière était veuve de T U), mariés sous le régime de la communauté universelle avec clause d'attribution intégrale de la communauté, sont décédés respectivement le [...] et le [...], intestat ; de leur communauté dépendaient les parts sociales de l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée Omnium T U, dont T U était le fondateur et unique associé. B K K... a laissé pour lui succéder les trois enfants du couple ; une société civile professionnelle (SCP) titulaire d'un office notarial, a été chargée du règlement de la succession ; les frais et émoluments notariaux se sont élevés à 408'013,29 EUR, incluant une somme de 186'200 EUR au titre de la rédaction d'un certificat de propriété des parts sociales du 30 octobre 2012, prélevée directement sur le compte de l'indivision successorale.
Estimant qu'il s'agissait d'un acte inutile (le certificat de propriété) et que la SCP avait manqué à son obligation d'information et de conseil, l'un des enfants l'a assignée en responsabilité et indemnisation.
La SCP notaire a fait grief à l'arrêt d'appel du 3 mai 2017 de dire qu'elle a commis une faute en établissant un acte inutile et en manquant à son obligation d'information et de conseil, de la condamner à payer à l'héritière la somme de 3'000 euro en réparation de son préjudice moral et d'ordonner la réouverture des débats sur le préjudice matériel afin que les parties présentent leurs observations et fournissent un décompte tenant compte de l'incidence fiscale de la majoration du passif de la succession de B K par les émoluments en cause, alors, selon elle et en particulier que le notaire est tenu de s'assurer de la validité et de l'efficacité des actes qu'il instrumente ; qu'en l'absence de titre de la de cujus, établissant erga omnes les droits de cette dernière sur les parts sociales dont elle a elle-même hérité, il appartient au notaire, en charge du règlement de la succession, d'établir le certificat de propriété de ces parts à la de cujus afin de pouvoir délivrer à ses héritières un titre établissant leur qualité de propriétaire ; qu'en l'espèce, aucun acte ne constatait la transmission, en suite du décès de T U, des parts sociales de la société à sa veuve, B K ; qu'en affirmant, cependant, pour dire que le notaire avait commis une faute, partant retenir sa responsabilité, que l'établissement de l'acte de mutation des parts sociales au profit de B K n'était pas utile, la transmission étant suffisamment prouvée par la réunion de l'acte de notoriété établissant les droits de B K et les statuts de la société, quand l'obligation de délivrer aux héritières un titre efficace, faisant preuve par lui-même de leur propriété, imposait au notaire d'établir l'acte de mutation constatant la transmission des parts sociales à leur auteur, la cour d'appel, qui a méconnu les obligations du notaire, a violé, par fausse application l'art. 1240, anciennement 1382, du Code civil.
Mais l'arrêt d'appel constate, d'abord, que le certificat de mutation des parts sociales de la société établi le 30 octobre 2012 désigne B K comme seule héritière de son mari pour le tout et propriétaire de toutes les parts sociales ; qu'il relève, ensuite, que les statuts de la société mis à jour selon décision du 29 avril 2011, mentionnant B K comme associée unique, ont fait l'objet d'un dépôt auprès du tribunal de commerce au mois de mai 2011.
De ces constatations et énonciations, la cour d'appel a pu déduire qu'en l'absence de toute publicité nécessaire relativement à la modification de l'identité de l'associée unique d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, la SCP avait commis une faute en établissant inutilement, au mois d'octobre 2012, un certificat de propriété des parts sociales, dont le coût s'est élevé à la somme de 186'200 EUR directement prélevée sur le compte de l'indivision successorale.
Le pourvoi de la société notaire est rejeté.
Au règlement national des notaires, il est rappelé que le notaire doit sa conscience professionnelle à ses clients. L’intérêt du client prime toujours celui du notaire, donc il doit éviter les actes inutiles. Le notaire doit choisir les moyens les plus appropriés pour parvenir au résultat légal désiré.
Cour de cassation, chambre civile 1,5 juin 2019, N° de pourvoi: 18-16831 18-21341, rejet, inédit

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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 00:57

UN NOTAIRE JUGÉ POUR ESCROQUERIE (Article La République du Centre)
https://www.larep.fr/amp/sermaises-45300/actualites/trois-ans-de-prison-avec-sursis-et-80-000-euros-d-amende-requis-contre-l-ancien-notaire-de-sermaises-poursuivi-pour-escroquerie_13586364/?__twitter_impression=true
Trois ans de prison avec sursis et 80.000 euros d'amende requis contre l'ancien notaire de Sermaises, poursuivi pour escroquerie
Le mardi 18 juin 2019
P... , 65 ans, se voit reprocher des facturations d'honoraires indus à ses clients. Le préjudice atteint 96.000 euros, mais l'ancien notaire soutient qu'il a agi conformément à la loi. Délibéré le 25 juillet.
Lorsqu’il a été mis en examen, en février 2013, P... se voyait reprocher un abus de confiance et des escroqueries. Le notaire de Sermaises, qui avait été contraint d’abandonner son étude du 37, rue de Paris, voyait alors se profiler à l’horizon un procès aux assises.
Six ans plus tard, après une enquête très technique menée par un juge d’instruction pointilleux, l’ancien officier ministériel est convoqué, ce mardi 18 juin, devant le tribunal correctionnel d’Orléans, et ne répond plus que d’une escroquerie, commise entre 2010 et 2013, dont le montant atteint 96.600 euros.
Prescrits en raison de leur ancienneté, les détournements d’argent, constatés au cours des deux années précédentes et portant sur 361.000 euros, ont été écartés de la procédure.
Émoluments et honoraires
Quant à l’abus de confiance, portant sur plusieurs dizaines de milliers d’euros que P... aurait fait transiter de la comptabilité de son étude sur son compte personnel, il a finalement été abandonné en cours d’instruction.
Que reproche-t-on, en fin de compte, à cet ancien notaire de 65 ans ? D’avoir facturé à ses clients des honoraires non justifiés, ou dont le montant était sans commune mesure avec l’acte accompli.
Tout au long de l’audience, très technique, il est question des émoluments, réglés sur la base d’un pourcentage à l’occasion des ventes ou des successions, et qui ne font l’objet d’aucune discussion. Car, ce que l’on reproche à P... , c’est d’avoir ponctionné en plus et sans le dire, des honoraires, dont le bien-fondé pose question.
"Au bord de la déconfiture"
Les sommes ne sont pas excessives : 14,60 euros pour établir une procuration, 75 euros pour prendre attache avec un établissement bancaire et faire débloquer des fonds.
Toutefois, les petits ruisseaux font les grandes rivières, et surtout, la légalité de ces taxes est sujette à discussion. Le procureur de la République soutient que le recours à ces honoraires ne peut être qu’exceptionnel, quand la défense prétend le contraire.
Aux yeux du ministère public, P... a eu couramment recours à cette pratique afin de combler la trésorerie défaillante de son étude. "Il était au bord de la déconfiture et il ne voulait pas baisser son train de vie !", assène le procureur, Nicolas Bessone, pour qui le prévenu "avait la faculté d’embourber gaiement le petit agriculteur beauceron".
Contre l’ancien officier ministériel, le magistrat requiert trois ans de prison avec sursis, 80.000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer la profession de notaire pendant trois ans.
La défense incarnée par Me Gauthier s’emploie à démontrer que son client a, au contraire, agi comme bon nombre de notaires. Et rappelle au passage que les instances disciplinaires n’ont rien trouvé à redire sur ces honoraires supposés indus. Avant de réclamer une relaxe pure et simple.
Délibéré au 25 juillet.
Philippe Renaud

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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 00:16

UNE NOTAIRE CONDAMNÉE POUR ABUS DE BIENS SOCIAUX
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/corse-une-notaire-et-elue-territoriale-condamnee-pour-abus-de-biens-sociaux-20190618?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
Corse: une notaire et élue territoriale condamnée pour abus de biens sociaux
Publié le 18/06/2019 à 20:42
M... notaire à Aléria et conseillère territoriale du groupe Per l'Avvene (droite régionaliste) à l'Assemblée de Corse, a été condamnée ce mardi à Bastia à deux ans de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour abus de biens sociaux.
La procureure adjointe de la République de Bastia, Stéphanie Pradelle, avait requis deux ans de prison dont un avec sursis, 30.000 euros d'amende et une interdiction d'exercer pendant trois ans, lors de l'audience le 15 mai.
M... , qui était absente à son procès, est poursuivie pour s'être versée des «rémunérations excessives» de 34.000 euros par mois sur la période 2015-2016 alors que la rémunération moyenne des notaires en France est de 22.000 euros et que son office accusait un exercice négatif de 87.000 euros en 2015 et de 72.000 euros en 2016. Le parquet avait évalué à 160.000 euros le montant des abus de biens sociaux. Selon la jurisprudence, une rémunération excessive qui met en péril le fonctionnement d'une société est constitutif d'abus de biens sociaux, a précisé le ministère public.
La notaire s'est également versée des «primes exceptionnelles allant de 1.500 euros à 60.000 euros» pour répondre à des échéances de remboursement de prêt ou des échéances fiscales, avait précisé Mme Pradelle. La défense avait plaidé la relaxe, arguant que M... n'avait commis aucune infraction.

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