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Poitiers : un juge suspendu et condamné pour des violences conjugales
Publié le 04/10/2019 à 05:55|Mis à jour le 04/10/2019 à 11:55
La situation des effectifs est très tendue actuellement au tribunal de grande instance de Poitiers.
Un magistrat de Poitiers a été suspendu de ses fonctions puis condamné pour des violences conjugales. Il a fait appel du jugement.
Les violences conjugales touchent tous les milieux.
Mais, au tribunal, ce sont souvent les personnes issues des milieux les plus précaires qui défilent à la barre.
Là, c’est un magistrat de Poitiers, poursuivi pour des violences conjugales, qui vient d’écoper de quatre mois de prison avec sursis.
Appel
Une condamnation dont il a fait appel, confirme son avocate Me Maud Sécheresse. L’affaire a été jugée le 25 septembre dernier, à Bordeaux (*).
Le juge d’application des peines (JAP) visé par cette procédure reste par ailleurs toujours suspendu de ses fonctions à la suite de la mesure disciplinaire prononcée par le Conseil supérieur de la magistrature.
Sanction
Les magistrats sont en effet passibles de sanctions de ce type, pour des actes contraires à la loi, mais également si leur comportement privé vient contredire le devoir de dignité et de probité qui s’impose à eux.
En juin dernier, le magistrat en question s’était retrouvé placé en garde à vue après la dénonciation de violences conjugales contestées. Il n’avait pas repris son poste qui reste actuellement toujours vacant. Ce juge figure dans les effectifs des magistrats du siège du tribunal de grande instance de Poitiers (25 postes) mais aucune mutation n’est annoncée afin de pourvoir ce poste.
“ Une situation extrêmement difficile ”Une situation imprévue, délicate, qui vient plomber un peu plus la situation du tribunal de grande instance (TGI). « Nous sommes dans une situation extrêmement difficile, déplore son président Franck Wastl-Deligne. Nous n’avons jamais connu une situation pareille. » Quatre postes sont actuellement à pourvoir et le président se voit contraint de gérer la pénurie.
Le magistrat suspendu œuvrait à l’application des peines avec deux autres juges. Il ne s’occupait pas des personnes détenues mais suivait plus particulièrement les aménagements de peines (semi-liberté, bracelet électronique…). Un domaine dans lequel le président du TGI reconnaît qu’il va donc falloir s’attendre à des retards.
Un juge des enfants récemment arrivé doit désormais consacrer la moitié de son temps aux aménagements de peines.
Retards
En plus de ses fonctions de JAP, le magistrat suspendu exerçait aussi au gré des besoins dans d’autres domaines. Des justiciables se sont plaint que des dossiers civils, où des sommes importantes sont parfois en jeu, attendent depuis de longs mois une décision rendue par ce magistrat.
« Ça n’a pas de lien, assure le président du TGI. Ce sont des dossiers qui étaient examinés de manière collégiale, les décisions attendues seront rendues à la fin de ce mois. »
(*) La procédure a été transférée dans un tribunal dépendant d’une autre cour d’appel comme c’est la règle dans ce type de circonstances.